La sale guerre du Vietnam
Comme les autres artistes tels que peintre, poète, écrivain, le musicien trouve la joie de prodigue la beauté à autrui. J’avoue que je suis étranger à la politique, ni droite ni gauche comme une paire de chaussettes. Je sais dans quel siècle je vis. Je tâcherai de ne pas raisonner sur ce qu’ont dit les historiens. Je ne fais qu’à ajouter de la vérité à celle qui est vraie, ni en donner à celles qui sont fausses.
Né en 1918 au district Cao Lảnh, province de Sadec – aujourd’hui Đồng-Tháp - dans le Sud du Vietnam, j’ai passé une grande partie de ma vie un peu partout dans la péninsule indochinoise, et suis témoin de l’époque fiévreuse des péripéties du drame sanglante de la lutte fratricide qui s’y déroulaient depuis l’intervention militaire française, puis américaine. Presque toujours, le cours des événements était déterminé par les initiatives hardies de quelques fortes individualités qui n’auraient jamais pris le moindre souci de ce territoire situé en dehors de leur champ visuel. Combien de Français et d’Américains ont-ils entendu une seule fois prononcer son nom? Aussi, l’immense majorité des Français et des Américains ne possédaient-ils que des notions des plus confuses sur sa géographie, son histoire, son origine. Et si on leur posait des questions, quelle proportion d’entre - eux étaient capables de fournir des réponses valables? Une telle méconnaissance est bien regrettable, oserai-je dire. Il en existe plusieurs, mais les recueils parus à ce jour ne sont pas bien objectifs, et à part ceux qui ont conservé quelque amour pour la France, l’Amérique et leurs peuples, les Vietnamiens de la jeune génération, en général, semblent avoir méconnu ou confondu leur rôle au Vietnam. Cela fait près d’un siècle que le conflit est terminé. On est trop occupé pour avoir le temps de méditer sur un sombre passé à l’époque lointaine. Ce hier est mort, qu’il reste enterré. Toutes erreurs il faut en défaire pour repartir sur des bases saines. Il n’est de compréhension possible sans la sympathie qui en résulte.